
À l’invitation du père Nils Martellière, une conférence/débat sur la bioéthique, animée par Sylvie Duvivier, s’est tenue vendredi 25 novembre dans la grande salle paroissiale d’Arpajon.
En préambule, le père Nils Martellière a rappelé la doctrine de l’Église, selon laquelle l’Homme a été créé à l’image de Dieu, voulu pour lui-même, et que Foi et raison ne sauraient s’opposer.
Juriste de formation et titulaire d’un Master 2 en bioéthique, madame Duvivier a ensuite concentré son propos sur la question de l’IVG*, sous 3 angles différents : biologique, législatif et sociétal.
La première cellule, issue de la rencontre entre un spermatozoïde et un ovule, contient déjà un patrimoine génétique unique au monde et définitif qui, par divisions cellulaires successives, conduira à l’embryon, puis au foetus et à l’enfant.
En ce sens, la vie existe dès la conception.
* Interruption Volontaire de Grossesse
- « Dès que l’ovule est fécondé se trouve inaugurée une vie qui n’est ni celle du père, ni celle de la mère, mais d’un nouvel être humain qui se développe par lui –même. Il ne sera jamais rendu humain s’il ne l’est pas dès lors. »
Donum Vitae publiée le 22 février 1987
L’aspect juridique de l’IVG a ensuite été parcouru depuis la loi Veil de 1975 jusqu’au projet actuel de l’inscrire dans la Constitution, en passant par tous les élargissements de la loi initiale et ses implications.
- 1967 : loi Neuwirth : légalisation de la contraception.
- 1975 : loi Veil : dépénalisation de l’IVG, autorisation sous conditions de détresse jusqu’à 10
semaines.
Le principe était : « La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la Vie.
Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu’en cas de nécessité et selon les conditions définies
par la présente loi. » Concernant l’IVG : « La femme enceinte que son état place dans une situation
de détresse peut demander à un médecin l’interruption de sa grossesse » avant la fin de la
dixième semaine de grossesse. »- 2001 : Loi Aubry : extension du délai légal de l’IVG de 10 à 12 semaines de grossesse. Suppression
de l’entretien préalable obligatoire, sauf pour les mineures. Avortements médicamenteux autorisé
pour la médecine de ville avant la 5 ème semaine. L’Etat ne donne plus aucune information sur les
aides potentielles dont les femmes disposent en cas de situation de grossesse en détresse.- 2014 : Loi sur l’égalité hommes-femmes : suppression de la notion de détresse pour l’IVG.
Résolution affirmant le droit fondamental à l’IVG.- 2015 : Loi Santé : suppression du délai de réflexion d’une semaine pour l’IVG. Autorisation de
pratique des IVG médicamenteuses par les sages-femmes.- 2022 : Loi dite « Gaillot » : extension du délai légal de l’IVG de 12 à 14 semaines de grossesse.
Extension du délai de l’avortement médicamenteux autorisé par la médecine de ville à 7 semaines.
Ci dessous la vidéo, il s’agirait de s’attarder sur le passage de la minute 7mn09 à la minute 8mn31
Les raisons qui poussent les femmes à demander une I.V.G nterviennent toujours dans un contexte,
sociologique, économique ou culturel, ce qui va engendrer chez la femme une détresse qui la pousser à avorter.
- Sexualisation de plus en plus rapide et précoce des nouvelles relations entre hommes et femmes.
- Contrôle de la fertilité devenu norme sociale et sanitaire : la contraception
- Une déconnexion entre sexualité et fertilité de la femme. Déconnexion entre sexualité et sentiment amoureux.
- Affaiblissement de l’institution familiale : baisse des mariages, fort taux de divorce. Instabilité conjugale.
- Forte planification familiale : l’enfant devient un projet à planifier.
- Contexte de violence conjugale ou intra-familiale.
- Environnement de la femme : la précarité économique, financière et matérielle.
- Pression de l’entourage : du partenaire, de la famille, peur de décevoir ses parents
- Manque d’information en vérité de ce qu’est l’IVG et de ses conséquences.
- Manque de soutien si la grossesse va à son terme : économique, famille, social
- Manque d’entre-aide
Le dernier point concernait les femmes qui ont eu recours à une IVG, leur ressenti à travers leur parcours, le rôle du partenaire, de la famille, des proches, ainsi que des personnels de santé et sociaux.
Conclusion :
- Pour soi, tout un chacun : ne pas se laisser enfermer dans des idées préconçues. Garder sa liberté de pensée.
- Pour les femmes et hommes en situation de questionnement ou de détresse post-IVG : Rechercher l’écoute.
- Que les parents reprennent le contrôle de l’éducation affective de leurs enfant
- Apprendre ce que c’est que l’amour durable ; éviter des relations sexuelles trop précoces, sans conscience des conséquences.
- Qu’est-ce qu’un enfant ? Don de Dieu ou besoin de satisfaire un projet ?
- Que les femmes se réapproprient leur corps, de même pour les hommes aussi.
- Besoin de transmission des valeurs fondamentales, le respect de l’autre, et de soi-même.
- Préserver les jeunes (et les autres) des dangers de la pornographie.
« L’IVG n’est pas une question de religion mais de civilisation ». Marie Philippe.
La présentation a donné lieu à un débat nourri, où dans un climat d’écoute et de respect mutuel, chacun a pu se forger une opinion sur un sujet qui touche à l’intime, avant de conclure ensemble en se tournant vers Dieu.


