Là où l’humanité est blessée, on trouve parfois la joie.
C’est ce que j’ai trouvé sur mon lieu de travail. C’est une structure où l’évangile se vit au quotidien, où le Ciel touche la terre, où les blessures sont transcendées par la vie, par la joie, où les souffrances ne sont jamais définitives, car elles ont rarement le dernier mot.
Je suis le directeur d’un petit centre de formation et d’insertion pour jeunes adultes avec un handicap mental : le Tremplin.
L’originalité du Tremplin est d’accompagner les jeunes dans un apprentissage en alternance. Leur emploi du temps se partage entre une formation en commun, sur le centre, et une expérience en entreprise, où ils exercent leurs talents, notamment en cuisine de restauration collective.
Le Tremplin est une structure bien différente des autres. Les jeunes se retrouvent au sein d’une structure conviviale et très chaleureuse, où la prière quotidienne leur donne le sentiment d’appartenance à une seconde famille. Ainsi, les jeunes y sont accueillis et accompagnés dans toutes leurs dimensions : humaine, sociale, professionnelle et spirituelle. Nous avons la joie de les préparer parfois aux sacrements tels que le baptême et la confirmation.
J’estime que chaque personne qui entre en contact avec nous est envoyée par le Seigneur et mérite donc d’être accueillie comme telle, et cela s’applique aussi à tous ceux qui viennent nous aider. Et là-aussi les fruits sont beaux : conversions de bénévoles, de stagiaires, et même de ma principale collaboratrice pendant dix ans, Éline, qui a fait son catéchuménat au Tremplin et qui est désormais une grande amoureuse de la Vierge Marie et de Lourdes ! Sa remplaçante, depuis un an et demi, Aline, chemine elle-aussi, à son rythme, vers la confirmation, et ses enfants réfléchissent au baptême !
Je crois que c’est la qualité de cet accueil, où la personne est première, où chaque jeune est un prénom avant d’être un cas, qui fait qu’ils sont heureux au Tremplin et qu’ils peuvent s’y épanouir et y donner le meilleur d’eux-mêmes.
Nous assistons à de vraies belles Grâces, des jeunes qui progressent de façon inespérée, qui déploient leurs ailes et prennent leur envol, mais aussi des jeunes tombés très bas qui ressuscitent et se remettent debout.
Certains auront la joie de décrocher un travail, que ce soit en milieu ordinaire où en milieu protégé, d’autres donneront simplement le meilleur d’eux-mêmes, mais le plus important c’est que nous travaillons à ce que chacun trouve la meilleure solution pour être heureux.
Pour ma part, je rends grâce chaque jour pour avoir trouvé ma place au Tremplin, la place où je peux donner le meilleur de moi-même au coeur de cette humanité blessée où le Seigneur aime tellement demeurer.
Christophe Colin de Breuillet